
Brassage
Alors que le pays est toujours confronté à l’instabilité politique et à la crise sécuritaire, la crainte de voir disparaitre la manifestation culturelle d’envergure nationale qui permettait depuis 1979 de « favoriser le brassage et l’interpénétration des populations et de contribuer à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté », s’installe.
Levier d’action culturelle et sociale, la Biennale est d’abord une compétition artistique et une source d’émulation des savoirs culturels maliens. L’ensemble des régions du pays et le District de Bamako se mesuraient ainsi dans une large gamme de disciplines artistiques et culturelles : danse traditionnelle, pièce de théâtre, ballet, ensemble instrumental traditionnel, orchestre moderne, chœur, solo de chant, exposition d’œuvres d’art, etc.

l’indépendance, le président Modibo Keïta, ayant vu l’importance, la nécessité et le rôle du patrimoine culturel national dans la conscientisation, a créé la Semaine nationale de la jeunesse qui a existé jusqu’en 1968, année où il a été évincé du pouvoir. C’est de l’idée de ces manifestations qu’est née celle de la Biennale créée par un arrêté en 1979 », raconte Alamouta Dagnoko.

Le Directeur national de l’Action culturelle, pour avoir assisté « deux fois à l’arrêt puis à la relance de la Biennale (de 1968 à 1970 et de 1990 à 2003) », est optimiste quant à une « très prochaine reprise » de l’activité. « Nous sommes dans la perspective que la Biennale sera peut-être organisée en 2023. Je ne saurais le dire aujourd’hui avec exactitude, mais nous sommes dans la posture de faire en sorte que cet évènement, qui est un bien commun, une institution nationale, reprenne le plus tôt possible », assure-t-il.
Si elle devait se tenir, ajoute-t-il, c’est sera à Mopti qui détient aujourd’hui le témoin de la Biennale. Selon Yacouba Poudiougou, de la Jeunesse régionale de Mopti, « toute la région l’attend avec impatience et ne perd pas espoir ». Tout comme la mascotte de la Biennale artistique et culturelle de Mopti qui, malgré 10 ans d’attente, ne perd pas son sourire.
Aly Asmane Ascofaré
