Kadiatou* est arrivée à Alençon (Orne) début mars, au détour des trains dans lesquels elle a embarqué au hasard, croyant rejoindre Paris depuis l’Italie. Avant son périple en Europe, elle a traversé une partie de l’Afrique et de la Méditerranée pour fuir un mariage forcé en Guinée Conakry (Afrique de l’Ouest).
« C’est ça que tu veux me faire ? » Kadiatou (le prénom a été changé) hurle, pleure, implore sa mère dans leur appartement de Conakry, en Guinée Conakry, ce soir d’été 2022. C’est son père, qui, quelques jours plus tôt lui a annoncé la nouvelle : « Tu me coûtes trop cher, je vais te marier ».
Se marier, à 15 ans, avec un homme dont elle ne connaît pas l’âge, mais qu’elle estime « encore plus vieux que mon père ». Devenir la femme de quelqu’un qui en a déjà deux autres. Quitter l’adolescence, brutalement. C’est ça, qu’on veut lui faire. C’est en tout cas ce qu’elle raconte, mercredi 8 mars 2023, à la rédaction d’Ouest-France, à Alençon